Pourquoi les mutuelles doivent continuer à couvrir les soins ostéopathiques ?
Introduction
Depuis plusieurs années, l’ostéopathie gagne en popularité en France, passant d’une pratique de niche à une solution de santé reconnue et demandée par un large public. Pourtant, le rapport du Sénat du 24 septembre 2024 propose de rendre optionnelle la couverture ostéopathique par les mutuelles. Ce changement pourrait restreindre l’accès à ces soins essentiels pour des millions de personnes, notamment les plus modestes. Dans cet article, nous expliquons pourquoi cette décision pourrait gravement nuire à l’ostéopathie en France et pourquoi les mutuelles doivent continuer à couvrir ces soins.
L’importance des mutuelles dans l’accès aux soins
L’ostéopathie, longtemps considérée comme une médecine de luxe, s’intègre peu à peu dans les habitudes de santé des Français. La popularité croissante de cette pratique est notamment due à l’implication des mutuelles, qui proposent des forfaits incluant les consultations ostéopathiques. Cela permet de rendre les soins plus accessibles et de répondre à une demande croissante.
Rendre cette prise en charge optionnelle, comme le propose le rapport du Sénat, risque de réduire considérablement l’accès à l’ostéopathie pour une partie importante de la population, en particulier pour les ménages à revenus modestes. Or, l’ostéopathie n’est pas un luxe, c’est un soin essentiel pour de nombreux patients. Contrairement à ce que suggèrent les sénateurs, ce ne sont pas les soins ostéopathiques qui font exploser les tarifs des mutuelles, mais des prestations comme les lunettes ou les soins dentaires.
Une hypocrisie dans les priorités de prise en charge
Ce qui est frappant dans cette proposition, c’est l’incohérence des priorités. Alors que les mutuelles sont obligées de couvrir les prothèses auditives, un soin qui ne concerne majoritairement que les personnes de plus de 50 ans, l’ostéopathie, elle, est largement utilisée par toutes les tranches d’âge, aussi bien de façon préventive que curative. Pourquoi maintenir une couverture obligatoire pour des soins spécifiques tout en marginalisant l’ostéopathie, qui concerne une population bien plus large et active ?
Cette discrimination est injustifiée et montre une certaine hypocrisie dans les choix politiques, surtout quand on sait que l’ostéopathie aide à soulager de nombreux troubles fonctionnels que la médecine conventionnelle peine à traiter efficacement.
Faut-il intégrer l’ostéopathie à la Sécurité sociale ?
L’idée d’intégrer l’ostéopathie au remboursement de la Sécurité sociale peut sembler séduisante à première vue. Cependant, cette solution présente de nombreux risques pour notre profession. Prenons l’exemple des kinésithérapeutes, qui, soumis aux tarifs de la Sécurité sociale, sont souvent contraints de recevoir plusieurs patients en même temps pour compenser des consultations à faible tarif. Cela se traduit par une dégradation de la qualité de soin et une approche plus industrialisée des consultations.
En ostéopathie, chaque patient mérite une prise en charge individualisée, nécessitant du temps et une attention particulière. Si notre profession était remboursée par la Sécurité sociale, nous serions confrontés aux mêmes contraintes économiques que les kinésithérapeutes, ce qui menacerait directement la qualité des soins que nous offrons.
Le rôle central des mutuelles pour démocratiser l’ostéopathie
Contrairement à la Sécurité sociale, les mutuelles offrent aujourd’hui une solution équilibrée pour permettre à un grand nombre de personnes d’accéder à l’ostéopathie. Elles proposent des forfaits souples qui permettent de couvrir plusieurs séances, tout en préservant notre liberté tarifaire et la qualité de nos soins.
Plutôt que de retirer l’ostéopathie des contrats responsables, il est nécessaire de renforcer cette collaboration entre les ostéopathes et les mutuelles, en mettant en avant des solutions adaptées à la demande croissante des patients. En France, de plus en plus de personnes sont prêtes à investir dans leur santé globale, et l’ostéopathie répond à ce besoin de prévention et de soins non invasifs.
Une évolution des mentalités
Historiquement, les Français sont habitués à ne pas payer de leur poche pour des soins de santé, mais les choses évoluent. L’ostéopathie devient une habitude de soin ancrée dans les mœurs, et beaucoup de patients y voient une solution durable pour améliorer leur bien-être. Si les mutuelles soutiennent cette dynamique en proposant des forfaits adaptés, il est injuste et contre-productif de vouloir limiter cet accès.
Conclusion : Préserver l’accès à l’ostéopathie pour tous
Exclure l’ostéopathie des garanties mutuelles serait un retour en arrière. Au lieu de renforcer les inégalités, nous devrions encourager une meilleure reconnaissance de l’ostéopathie comme un soin essentiel et non un luxe. C’est en collaborant avec les mutuelles, en gardant une certaine indépendance tarifaire, que nous pourrons continuer à offrir des soins de qualité, accessibles à tous.
Signez la pétition ici : https://www.petitionenligne.net/touche-pas-a-mon-osteo
